Dans la continuité du précédent témoignage, l’histoire d’une carrière au coeur de la mise au pas néolibérale des entreprises et d’une prise de conscience progressive, stimulée notamment par l’émission Là-bas si j’y suis, sur France Inter à l’époque.
Ma conscience politique ne s’est développée que tardivement, en réalité à partir du moment où j’ai eu des enfants. Ayant eu la chance d’avoir un père ingénieur qui m’a poussé dans mes études, pur produit de l’école publique, je suis classifié socialement dans la catégorie CSP+ selon les critères de l’INSEE – mais au final je considère que j’ai surtout eu de la chance d’être dans le bon contexte – de bons professeurs qui donnaient envie de travailler et d’apprendre, un paternel bienveillant mais exigeant, et les conditions matérielles me permettant de m’ouvrir au monde.
A la fin de ce parcours, une triple formation universitaire, grande école d’ingénieur et grande école de commerce. Si je précise ce cursus, ce n’est pas que j’en tire une fierté particulière, mais surtout pour évacuer illico les prises de positions délirantes du type Laurent Alexandre, selon lequel les Gilets Jaunes ne sont pas substituables aux Polytechniciens. Même si je n’ai jamais porté de gilet jaune et n’ai pu manifester, vivant actuellement à l’étranger, je n’en demeure pas moins solidaire des revendications et demandes exprimées par ce mouvement – davantage de démocratie, de justices sociale et fiscale.
Ayant commencé à travailler dans un grand groupe français, j’ai pu observer, année après année, le subtil mais constant durcissement des conditions de travail et l’encadrement de plus en plus financier des activités. Premier plan social lors de la première guerre du Golfe, les métiers administratifs commencèrent à fondre doucement. Puis vint début des délocalisations de la production, au départ vers des sociétés françaises spécialisées, qui furent par la suite elles-mêmes obligées de délocaliser dans des pays bas coûts si elles voulaient conserver les marchés – elles n’avaient pas trop le choix si elles voulaient continuer à être référencées.
Les logiques à l’œuvre étaient dictées par des considérations de « compétitivité », « de rentabilité », de « croissance », qui, vingt années passées, font toujours partie des mantras débités ad nauseam lors des séminaires annuels ou des rencontres avec les cadres dirigeants de l’entreprise.
Au début de ma carrière, tout ceci me paraissait tomber sous le sens, le progrès naît de la compétition, j’ai été formé pour faire fonctionner ce système, je le fais avec conscience, ne me pose pas trop de questions, et comme la progression de carrière est là, quel motif pour remettre en cause quoi que ce soit ? Création de nouveaux produits, projets prestigieux, croissance de l’activité, n’est-ce pas la recette de la réussite si j’en crois la doxa ambiante ?
Changement d’actionnaire, et quelques dizaines de mois plus tard nouvelles règles budgétaires : interdiction de présenter un business plan qui ne passe pas la barre des 15% de ROI – le sacro-saint « Return On Investment » – et là on apprend fiévreusement à se servir des formules financières des tableurs Excel. Initialement je ne trouve rien à redire à la mise en place de ces nouvelles règles, et finalement en tirais presque une certaine fierté : nous étions acteurs de la mutation économique de l’entreprise et améliorions son efficacité. Et quand j’échangeais avec mes camarades de promo travaillant dans des banques ou cabinets de consultants, il me paraissait normal d’essayer de rivaliser avec leurs rentabilités – et surtout leurs salaires qui étaient au moins 50% supérieurs à ceux de l’industrie.
Mais rapidement je pus constater les effets pervers de cette injonction actionnariale, puisque c’est de ça qu’il s’agit : la créativité des ingénieurs, leurs propositions pour de nouveaux produits ou projets venaient se heurter à cette nouvelle contrainte de rentabilité : là où l’entreprise acceptait auparavant des rendements de 7/8%, le doublement de l’objectif de rentabilité nous faisait passer dans une autre dimension. Les trois quarts des propositions de projets ne passaient plus la barre fatidique, et quand ils le faisaient, c’était à grand renfort d’activités menées dans des pays « bas coûts » pour baisser les coûts de développement et de production.
Je commençai à observer un double effet de cisaille : d’un côté quantité de projets (et donc d’activité, d’emplois, d’embauches) finissant dans ce que j’appelle le cimetière « des projets mort-nés » – phénomène peu évoqué par les journalistes économiques – et d’autre part une part significative de l’activité transférée dans des pays d’Asie ou d’Afrique du Nord au motif que c’était le seul moyen de conserver la compétitivité de l’entreprise pour les projets sélectionnés. Progressivement tous les départements étaient touchés et faisaient l’objet de rationalisation, en particulier j’assistais à la disparition des activités de production intermédiaire et au transfert de l’ingénierie à l’étranger.
2000 – 2005 : Les premiers questionnements
Le point de bascule se situe vers les années 2000. Tout se durcit dans l’entreprise, tour de vis après tour de vis, planification budgétaire après planification budgétaire, il faut toujours faire plus avec moins de moyens humains locaux et innover pour élaborer des scenarii où l’on tire meilleur parti des pays Bas Coûts. Conséquence, les départements Achats prennent de plus en plus d’importance, passent sous les feux de la rampe et deviennent la main exécutive de cette exigence de compétitivité. De nouvelles logiques se mettent en place, il faut faire baisser à tout prix les coûts – et je passe sous silence les effets pervers des logiques de baisse systématique des couts d’achats, parfois au détriment des coûts complets sur tout le cycle de vie des produits ou des projets.
Je commençais à comprendre que l’ère des ingénieurs « entrepreneurs » – au sens propre du terme, qui ont envie d’entreprendre des choses – était révolue, et supplantée par celle des financiers. Mais force est de constater qu’il y avait peu de réaction, mis à part les syndicats qui étaient tellement caricaturés que peu d’ingénieurs leur accordaient leur écoute, moi y compris…
Il n’était pas facile de parler de mes préoccupations à mes collègues, de peur d’être pris pour le gauchisant à écarter des prochaines promos…
En parallèle, j’observais que nombreux étaient mes camarades d’école, dans d’autres secteurs, se retrouvant dans des situations analogues. Et ce jusqu’à la caricature pour l’un d’entre eux, qui finit à Pôle Emploi après avoir été, assez ironiquement, l’acteur de son propre malheur : directeur financier embauché grassement par une entreprise rachetée dans le cadre de LBO (Leveraged Buy Out), cette dernière fut deux ans plus tard revendue après avoir été ultra rentabilisée et délestée de ses cadres coûteux, mon camarade faisant partie de la charrette…
Une révélation : un après-midi de Janvier 2007 sur France Inter…
A cette époque, certaines questions me troublent de façon croissante, j’entrevois depuis ma position dans l’entreprise des logiques à l’œuvre mais de façon incomplète, et surtout n’en vois que les effets, pas nécessairement les causes.
Un jour de janvier 2007 j’écoute exceptionnellement sur France Inter les programmes de l’après-midi qui habituellement ne m’étaient pas accessibles pendant les horaires de bureaux. Et à 15h débute une émission que je connaissais vaguement – « Là-Bas si j’y suis », disparue depuis des ondes de Radio France car jugée trop politiquement incorrecte.
Et je prends une claque.
Un économiste, Frédéric Lordon, déroule méthodiquement dans un réquisitoire implacable l’histoire de la mise en place du capitalisme financier en France et décrit les causes des situations que nous vivions dans l’entreprise. Tout devient limpide en l’espace d’une heure d’écoute. Les logiques à l’œuvre sont disséquées : le « changement de mode en 1986 » au travers de la loi de déréglementation financière ; l’agrégation de l’épargne par les fonds de pension permettant à ces derniers de prendre le contrôle des entreprises ; la récente libre circulation des capitaux en France permettant les prises de contrôle des entreprises ; la finance actionnariale qui impose ses exigences à l’entreprise sans aucune modération légale ; son impact sur toute la chaîne industrielle depuis la petite PME jusqu’au grand groupe du CAC40 au travers les liens de compétitivité reliant tous les acteurs de la chaine économique.
La pièce et son récit prenait forme, ses zones d’ombres étaient levées, le rôle que j’y tenais décrit clairement, élément bien discipliné et courroie du dispositif de création de la valeur pour les actionnaires, pris au piège de mes intérêts matériels.
Je sortis un peu étourdi par cette écoute, mal à l’aise mais somme toute animé de pensées plutôt positives : comprendre un dysfonctionnement permet de mieux le combattre – car effet il s’agit pour moi maintenant de nommer le capitalisme financier ou néocapitalisme pour ce qu’il est : un parasite de la société.
La compréhension des logiques à l’œuvre
Pendant des mois – et des années devrais-je dire, puisque le processus est encore à l’œuvre – je m’informe, lis, écoute. Frédéric Lordon, Laurent Bonelli, Jean Ziegler, Serge Halimi, Laurent Cordonnier, Jean-Philippe Robé, Naomi Klein, plus récemment Jean-Marc Jancovici, et bien d’autres, deviennent des références sur les questions sociales, économiques, environnementales.
Et d’en conclure, en ce qui me concerne, à l’échec programmé du système actuel, soit par mort lente tel un cancer qui ronge inexorablement le corps qui l’héberge, soit par mort plus rapide et radicale via l’émergence de la montée de d’extrême droite, la gauche ayant trahi et permis la mise en place des conditions de possibilité d’une société de plus en plus injuste et écologiquement vouée à une catastrophe certaine.
Près de deux décennies de prises de conscience me permirent de me forger certaines convictions :
- L’exigence de la finance actionnariale n’a pas de limite, et il faudra bien en imposer une : dans les entreprises à capital concentré aux mains de financiers, quelles sont les forces légitimes et structurelles s’opposant à des exigences de rentabilités toujours plus élevées ? pourquoi pas 20% au lieu de 15%, ou même 30%, ou davantage ? Légalement rien ne s’y oppose, et si les actionnaires ont la conviction qu’ils peuvent obtenir ces rentabilités au travers de nouveaux scenarii de délocalisation dans les pays bas coûts, ils n’hésiteront pas. Et il se trouvera toujours un PDG zélé – et surtout pris en otage par ses intérêts matériels (son salaire et ses bonus) pour exécuter la stratégie poursuivie. Je dois confesser que je suis moi-même victime d’une sorte de malaise, pris au piège de ma vie aisée et des besoins financiers pour l’éducation de mes enfants. J’entretiens, en contradiction avec mes convictions, le système actuel dont la justification et la pérennité ne résistent pas à une analyse rationnelle.
- Il s’agit vraiment selon moi de refonder « le contrat social » unissant toutes les constituants du corps économique et social. Pour faire vivre dans des conditions décentes les miens, mes amis, mes voisins, la société française toute entière, il faut octroyer des salaires convenables et maintenir l’activité dans notre pays. Si pour cela il est nécessaire de renoncer à des rentabilités extravagantes et de n’extraire pour les actionnaires que du 5%, je signe immédiatement et suis prêt à investir dans des entreprises s’engageant sur ces principes. Je n’ai jamais trouvé un de mes proches, amis ou collègue, en désaccord avec cette vision. Le bien-être économique et la justice sociale sont nécessaires à une véritable Démocratie. Ne tirer que du 5% de rentabilité, voire moins si nécessaire, est un sacrifice bien dérisoire au regard des conséquences du système actuel. Il suffit d’observer la radicalisation de tous, et surtout d’un pouvoir de plus en plus autoritaire bien décidé à préserver et amplifier les logiques à l’œuvre, au détriment des laissés pour compte, toujours plus nombreux en France, de ce monde néolibéral. Ce dernier, qui a réussi le tour de force de soustraire le pouvoir au peuple maintenant dominé par une oligarchie servile et dévouée aux intérêts des dominants économiques, doit être mis au rebut.
- La croissance infinie n’existe pas, c’est une impossibilité physique et mathématique sur une Terre finie. L’exigence continuelle de croissance – et de rentabilité – est une aberration. Tout porte à observer que le système actuel est en train d’épuiser les ressources terrestres, y compris humaines, sans même parler du réchauffement climatique qui menace l’humanité. Quel choc, quel évènement sera suffisant pour faire prendre un nouveau cap vers un modèle économique et social permettant pour préserver ce qui peut encore l’être ? Dernière aberration en date : la réforme des retraites qui suppose que la croissance en France sera encore présente pendant les prochaines 30 ou 50 années ? quelle crédibilité accorder aux gouvernants quand on sait que leurs modèles, tout comme les modèles économiques dominants, sont structurellement erronés puisqu’ils prennent l’hypothèse que toutes les ressources, y compris énergétiques, sont en quantité infinie ? Tout gouvernement sérieux et courageux devrait prendre comme objectif de préparer la transition nécessaire à la “post-croissance industrielle” tout en traitant énergiquement les problématiques de réchauffement climatique.
- Il faut travailler plus : affirmation incompréhensible. Historiquement, depuis la révolution industrielle la productivité et la population n’ont cessé de croitre. Si l’on pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde, si nous étions toujours à l’époque de Germinal en ce qui concerne les horaires de travail, nous travaillerions au minimum 300 jours par an. Soit environ un tiers de plus qu’aujourd’hui, et donc un tiers de moins d’actifs et autant de chômeurs. Il n’est pas d’autre solution que de partager le travail au fur et à mesure que la productivité croit, ainsi que les richesses produites. A défaut de quoi la machine économique sera une machine à créer des inégalités – ceux qui travaillent en opposition à ceux qui n’ont pas d’activité – et à créer des crises sociales plus ou moins violentes, et la violence des réponses des états à leur encontre.
- Il est faux de dire qu’il n’y a plus d’argent public. Il serait plus convenable d’affirmer que les politiques économiques organisent structurellement l’appauvrissement des services publics ! CICE, 56 G€ de dividendes versés aux entreprises du CAC 40 en 2018 – alors même que ces entreprises seraient en moyenne imposées 20% de moins que les PME – plusieurs dizaines de milliards d’euros d’évasion fiscale, 30% du PIB français aux mains des 500 premières fortunes de France pour 5% il y 20 ans. La mort lente des services publics – éducation, santé, SNCF est largement la conséquence des choix budgétaires publics d’alléger les impôts directs des entreprises et des contribuables les plus fortunés (je le constate sur ma feuille d’impôts) au détriment des plus défavorisés. Travaillant dans un pays d’Amérique Latine j’ai sous les yeux le futur possible de notre pays, observant ici les familles aisées ayant accès aux soins de qualité, aux universités de prestige tandis que ceux du bas de l’échelle sociale tentent de parer au plus urgent avec les moyens du bord. Est-ce ce modèle social que nous souhaitons ?
- Le consentement à un impôt juste est une condition essentielle à une démocratie juste – je suis prêt à payer l’impôt pour une éducation de qualité pour nos enfants, un système de santé performant, des routes et des transports de qualité etc… Le discours ambiant a sournoisement transformé la signification de ce mot qui a maintenant presque toujours une connotation négative. Un impôt finançant en particulier une éducation publique de qualité permet aux citoyens d’avoir des jugements éclairés, condition de l’exercice de la Démocratie, à contrario d’un système éducatif payant favorisant la reproduction sociale des privilégiés.
- “La corruption de la Cité commence par la corruption des mots – Platon”. Trop souvent j’ai constaté l’emploi d’une novlangue hypocrite et le travestissement des mots pour décrire des situations économiques ou sociales. “PSE – Plan de Sauvegarde de l’Emploi”, pour décrire un plan de licenciement et l’objectif sous-jacent d’aller chercher de meilleures rentabilités dans des pays bas coûts ; “Changer la France”, pour mettre en place des politiques sociales régressives dignes du 19ème siècle, favorisant les plus aisés ; ou bien notre président indiquant lors de ses vœux pour l’année 2020 qu’il est contre “l’immobilisme” au sujet de la réforme des retraites alors qu’il est le premier à camper sur ses positions… La liste est longue du dévoiement de notre langue au profit d’une sémantique trompeuse ou bien culpabilisante (“les gaulois réfractaires” du président…). Relire à ce sujet 1984 de G Orwell…
- Un citoyen informé est un citoyen éclairé, et qui peut faire des choix justes. Que penser de la concentration de l’information “Mainstream” audiovisuelle ou presse dans les mains de quelques actionnaires fortunés et qui présente la réalité des situations politiques ou économiques dans le sens dominant ? Combien d’économistes atterrés invités à des heures de grande écoute à qui on permet de dérouler leurs arguments en profondeur, car l’exercice prend du temps de démontrer que d’autres logiques économiques sont accessibles. Et quand bien même les journalistes de BFM ou du Monde seraient-ils honnêtes, il s’appliquera certainement une autocensure naturelle car qui prendra le risque, à part une poignée de courageux, de déplaire aux actionnaires ? Que reste-t-il sinon s’abonner au “Monde Diplomatique”, “Mediapart”, “Quartier General”, “Thinkerview” etc.., autant de médias alternatifs qui permettent d’accéder à d’autres lectures des situations sociales et économiques.
- Davantage de démocratie est une urgence : dans la cité, dans les entreprises, le besoin est impérieux. Tant de preuves à l’appui que l’idéal démocratique s’appauvrit d’années en années. Sans même parler des dérives autoritaires récentes, l’assemblée nationale est devenue la chambre d’enregistrement des désirs de notre président, les représentants du peuple, une fois élus, sauf exception, ne représentent plus qu’eux même ou le dirigeant de leur parti. A l’heure où la technologie permettrait la démocratie directe (comme par exemple c’est le cas en Estonie par le vote électronique) et où l’on observe les dérives d’une présidence quasi monarchique, il est temps de passer à une 6ème république. Cette exigence démocratique est aussi valable pour les entreprises, qui comme le fait remarquer F Lordon, si elles n’ont pas de caractère public, sont des objets communs aux salariés, aux actionnaires et au tissu économique entier. On n’a pas trouvé meilleur moyen de gérer la chose publique ou collective que la Démocratie. L’emprise des actionnaires sur les sociétés par actions est très discutable : les révolutionnaires français l’avaient bien compris puisqu’ils avaient cherché à interdire les entreprises par actions, sauf quand elles présentaient un intérêt public [1]. A minima toute entreprise dont le pouvoir de dégâts sur la société, tant économique qu’écologique, est trop important – les “too big to fail” par exemple – devrait être candidate à un mode de gouvernance démocratique, voire nationalisée.
Alors comment changer ce qui doit l’être ?
A mon niveau je tente d’éclairer et convaincre mon entourage sur ce qui est en train de se passer, sur les logiques à l’œuvre, par exemple que la retraite par capitalisation au travers des fonds de pension est d’une façon d’auto asservir les salariés au travers de la contrainte actionnariale qui maltraite ces mêmes salariés dans l’objectif de leur garantir une retraite. Ou le prêt de certains ouvrages éclairants, la transmission de documentaires type « Inside Job », etc.
L’honnêteté m’oblige néanmoins à répéter que j’ai la faiblesse de ne pas aller au bout de mes convictions. Pris au piège de mes intérêts matériels, je suis toujours acteur d’un système dont je déplore la finalité. Il doit être changé afin que l’avenir de mes enfants, de nos enfants, soit envisageable sans peur d’un déclassement social ou d’une catastrophe écologique.
J’espère beaucoup de ce qui est en train d’advenir au travers des mouvements de contestation en cours, et estime qu’il est du devoir des citoyens d’entrer en résistance puisque le gouvernement les maltraite, socialement, économiquement, ou physiquement au travers des violences policières. Et cette contestation est justifiée : “Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs”, article 35 de la déclaration des droits de l’homme.
Résister pour renverser cet ordre, bâtir un nouveau contrat social, économique et climatique est un devoir impérieux.
H .C. – un citoyen français atterré
[1] Ecouter à ce sujet l’intervention de Jean Philippe Robé sur France Culture, 05 février 2011 – les Révolutionnaires étaient arrivés à la conclusion qu’il y a un déséquilibre trop important entre les droits des actionnaires et leurs devoirs et responsabilité. Il suffit de voir comment les actionnaires sont inquiétés en cas de catastrophes provoquées par une entreprise dont ils sont « propriétaires »…