Les Directeurs Hospitaliers : versant administratif de la crise de l’hôpital

Un témoignage qui nous éclaire sur le rôle des Directeurs Hospitaliers (DH), tous issus de la même formation, dans les problèmes de l’hôpital public.

Je voudrais aujourd’hui vous parler de l’hôpital. Crise du Covid-19 oblige, on parle souvent des soignants, envoyés « combattre au front » et empêchés dans leur héroïque mission par d’affreux administratifs qui refusent que le monde tourne rond. C’est une caricature, dont je me suis efforcé de sortir, pendant mes années passées à l’hôpital public. Caricature à laquelle les administratifs ont tendance à opposer celle du médecin inconséquent, pas au fait des réalités, et qu’on ne peut écouter car il ne fait que demander toujours plus, lui, le dilapidateur d’argent public. Entre ces deux postures, peu d’espace pour avancer de manière constructive, c’est certain, et cela explique en grande partie le malaise des hôpitaux français. Or, la crise de la santé à laquelle on assiste est avant tout celle de l’hôpital public, que les politiques sarkozio-bachelotistes de T2A ont volontairement dilapidé (mais là n’est pas le sujet aujourd’hui) et qui, en terme de gouvernance administrative, est un cas particulier. Je pense en réalité que peu de gens connaissent les parcours, les rôles, et la réalité de ces administratifs, qui ont clairement leur part de responsabilité dans la crise actuelle.

Bien sûr, comme dans tout milieu, il y a à boire et à manger. Il y a les bons et les mauvais. Mais il faut avouer que cette corporation regroupe une quantité importante de mauvais. Et au-delà de l’incompétence répandue – qui est très inquiétante pour la santé publique – c’est le corporatisme exacerbé qu’elle déploie qui est effrayant. On parle souvent du corporatisme des médecins, de celui des pharmaciens, des soignants. Mais ils sont tous surpassés par celui des DH. Les « directeurs hospitaliers ». J’en ai, durant les années où j’officiais en CHU, croisés beaucoup. Quelques brillants, une poignée de compétents bienveillants et investis, et un train sans fin de politiciens menteurs et médiocres.

Pour bien comprendre, il faut d’abord brosser le portrait du DH. Dans l’immense majorité des cas, c’est d’abord un jeune étudiant de Sciences Po, école dont on ne sait toujours pas exactement à quel métier elle forme. Au sortir de sciences Po donc, ceux qui n’ont ni le talent, ni la force de travail nécessaire pour réussir l’ENA, préparent une autre école : l’EHESP. L’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, située à Rennes, est un fossoyeur avéré de l’hôpital public. Le jeune étudiant de Sciences Po y recevra là un enseignement de 2 ans, dont la valeur-ajoutée reste à démontrer. Lorsque je demandai à mes collègues DH (ceux que j’estimais, par ailleurs) ce qu’ils y avaient appris, ils eurent presque toujours le plus grand mal à s’en souvenir.

Le simple fait qu’il y ait ce type de monopole de filière sur une fonction nationale et aussi importante qu’administrateur d’un hôpital, en soi, pose problème. En effet, ce parcours académique est le seul moyen d’exercer la fonction. Mais en plus, cette école pense que le métier de directeur d’hôpital n’a pas besoin de spécialité. Ainsi, le jeune de 25 ans, fraîchement diplômé de Sciences Po et de l’EHESP, peut commencer directement sa carrière, par exemple comme directeur des finances. Car oui, on est directement directeur, sans avoir exercé aucune mission auparavant. Deux à trois années plus tard (car s’investir plus longtemps dans un poste est suspect, et donc potentiellement un frein à la carrière), il pourra devenir aussi bien DRH, que directeur des affaires médicales (c’est-à-dire en charge des médecins), ou que directeur logistique, etc. Après plusieurs postes éphémères de ce type, il sera un jour Directeur Général Adjoint, puis Directeur Général, l’apothéose attendue de toute carrière de DH qui se respecte. Ainsi, le directeur des ressources humaines d’un CHU français n’est pas DRH de métier, pas plus que le directeur financier n’est financier, que le directeur des affaires médicales n’est médecin, que le directeur de la logistique (si précieux en ce moment) n’est logisticien, ou que le directeur des opérations (quand il existe) n’est ingénieur. Pire, ils sont interchangeables. Seules entorses à la règle, les directeurs des travaux sont régulièrement des ingénieurs BTP, et les directeurs des soins sont issus d’un autre concours, et souvent prélevés chez des soignants. Mais le caractère hégémonique de la fonction conduit en général aux mêmes dérives que leurs collègues.

A l’hôpital public, les DH sont partout. Du moins, dans les bâtiments administratifs. Il est beaucoup plus rare de les croiser dans les services, sur le terrain. DH est un statut et, collectivement, ils s’assurent que personne ne puisse exercer de mission de direction sans être de la caste. Ils traquent les titres de « directeurs » indus comme les maniaques la poussière. Il y a parfois des percées locales, mais elles finissent toujours réprimées par une bonne vieille violence managériale. Ainsi, la cooptation prend le pas sur la compétence. On vérifie avant tout votre pedigree, peu importe la qualité de votre travail. Au contraire, plus vous êtes médiocre, et plus vous avez de temps à consacrer à ces jeux infects de pouvoir, à ces coalitions politiciennes, et plus, in fine, vous avez de chance de faire carrière. Je ne crois malheureusement pas que soit l’apanage de ce secteur mais, là aussi, les bons (il y en a) s’affairent au travail, investis de l’importance de la mission, et récupèrent en plus en général celui de leurs collègues. Ces derniers excellent dans Excel et valsent avec les acronymes comme une danseuse étoile glisse sur le parquet de l’opéra. Toujours en réunion, ils produisent des notes, des tableaux, des rapports, dont le seul point commun est le caractère hors sol. Peu importe que les chiffres soient complètement faux, qu’ils ne reflètent pas la réalité du terrain : ils sont produits (et souvent automatiquement, la magie du « clique-bouton »), donc le travail est fait. Ces mêmes tableaux Excel servent de « dialogue de gestion » (c’est le mot approprié) à ces DH auprès des médecins chefs de service ou cadres de soin, qui se retrouvent mal dans ces chiffres et cette vision étriquée de leur métier, alimentant un peu plus les postures de chaque côté du fossé. La grand-messe a lieu environ une fois par trimestre. Réunis par pôle, les cadres supérieurs et chefs de services viennent écouter les administratifs leur parler de titre 1, de titre 2, de taux d’occupation, d’ICR, de GHM, de cible produits, de réalisation du TPER, de démarche APC, de PMCT moyen, dans un langage technocrato-administratif, où les seuls termes qui manquent à l’appel sont « patient » et « soin ».

A l’incompétence s’ajoute le cumul des mandats. Il est de bon ton d’exercer plusieurs missions en même temps. Il n’y a qu’à regarder les organigrammes des grands CHU (ils sont publics) pour constater les redondances de noms dans les cases. C’est d’autant plus vrai quand existe un siège. En plus d’être DRH d’un grand groupe hospitalier, vous serez donc aussi directeur de site, par exemple. Et directeur délégué de pôle. Pardon, de DMU (département médico-universitaire). La réforme Hirsch des pôles en DMU est un des plus beaux exemples de simulacre de changement : on prend les mêmes et on recommence, en changeant seulement l’étiquette. Au point qu’on a vu des offres de postes intitulées « CPP de DMU », CPP signifiant « cadre paramédical de pôle ». C’était donc un poste de « cadre paramédical de pôle de DMU ». Un aveu des DRH eux-mêmes qu’entre le pôle et le DMU, il n’y avait aucune différence.

Un jour, en préparation d’un CODIR, le directeur des finances (DAF) m’a demandé de commenter une augmentation de 0,5% de l’activité d’un service dont j’avais la charge. Ayant constaté que leurs chiffres étaient faux, je me suis refusé à l’exercice, arguant que cette variation était « dans la marge d’erreur ». Qu’à cela ne tienne, le DAF, qui n’a jamais mis les pieds dans le service en question, s’est fendu lui-même du commentaire, complètement faux et hors sol : mais il fallait satisfaire le siège, où d’autres DH reprennent ces chiffres pour les remettre dans d’autres tableaux Excel, et en discuter dans d’autres réunions. Avant que ces chiffres ne finissent enfin à l’ARS (Agence Régionale de Santé), dans ses propres tableurs, pour être discutés à nouveau, en réunion, entre « sachants ».

Je n’ai rarement autant perdu mon temps qu’en réunion CODIR, cérémonial hebdomadaire de plusieurs heures, visant à donner l’illusion de s’affairer sur des dossiers – dont en réalité, la plupart des présents ne maîtrisent absolument pas le contenu – et à voler le travail des quelques compétents (et naïfs) de l’équipe pour briller auprès du Roi Soleil, j’ai nommé le DG en chef. Ces CODIR sont des entre-soi : nul médecin, nul soignant, nulle personnalité externe.

Bref, si on veut vraiment aider les soignants, ce n’est peut-être pas l’ENA qu’il faut réformer…

 

42 réponses

  1. Mougel dit :

    merci pour ce texte tres eclairant. Je parierais qu’on retrouve ces diplomés EHESP à la tête des Ehpads,non?
    Je ne comprend pas votre derniere phrase concernant l’ENA qu’il faut bien evidemment réformée aussi puisqu’elle génére les mêmes effets que EHESP mais en à un niveau encore plus élevé de notre société.

    • BERTIN dit :

      Je suis directeur d’EHPAD en retraite et ne commenterai pas le texte sur les DH. Il y a surement du vrai… Je m’élève contre votre commentaire sur l’EHESP et les directeurs D’EHPAD. Ils y sont formés et très bien. J’ai été formé en 1988 et suis intervenus en cours des dizaines de fois sans y être enseignant et je peux vous dire que la qualité a énormément progressé. Au niveau des directeurs aussi. Il y a 40 ans, quelques semaines de formation pour les adjoints des cadres et on était directeur… Maintenant c’est un concours sur épreuves complet et les gens qui exercent l’ont vraiment choisi. Je crois des jeunes directeurs depuis 20 ans et en ai accueilli 13 en stage de 9 mois et je peux vous assurer de leur compétence, leur bienveillance et leur intelligence. C’est un petit échantillon mais ça ne peut pas être le hasard. Je les ai côtoyés régulièrement et je peux vous assurer qu’ils sont très investis. On ne peut pas faire plus. Une petite minorité n’est peut-être pas à sa place, mais c’est dans tous les métiers. Je ne défends pas les directeurs par esprit de corps, mais vous relate seulement mon vecu!
      Christian BERTIN

      • pirat nicole dit :

        Bonjour monsieur. J’ai croisé 3 directeurs, trices d’EPHAD puisque mes parents y logeaient. J’ai pu constater leur jeunesse, leur amateurisme, de grands sourires , dire oui à tout mais ne rien faire. Trois me direz vous cela ne fait pas beaucoup mais pour moi c’est déjà suffisant pour dire qu’ils n’avaient aucune compétences « humaines », économiques surement mais il me semble que ce n’est pas le plus important

      • Guillaume Philipson dit :

        Bjr monsieur, je vais modérer vos propos…en effet mes 2 parents ont accédé au poste de directeur après un concours interne leur permettant d’accéder à la formation à Rennes, c’était en 1978…ils étaient ce qu’on appelaient alors « chef de bureau », ils n’en n’ont pas été pour autant de moins bons directeurs que ceux que je cotoies depuis 1994, date de mon entrée ds la FPH…les directeurs d’aujourd’hui non AUCUNE gestion de la dimension humaine, seuls les chiffres sont importants, ce qui ressort très bien lors des réunions auxquelles je participe.Alors oui l’argent est important mais ça a pourri les conditions de travail au sein des CH..plus qu’une réforme de la formation à Rennes, c’est une réforme de la politique de santé qui serait salvateur, ça c’est bien utopique malheureusement
        Cordialement,
        Guillaume

        • Daniel LANNOY dit :

          Bonjour GUILLAUME,

          J’ai peut-être connu tes parents.. Ont-ils commencé leur carrière à CALAIS ???

          Si oui, j’aimerai retrouver leurs traces.

    • Oui surement, j’en ai connu 2 avec mes parents, des incompétents, aucun sens de l’humanité, on leur signalait des manquements, ils ironisaient, rien a foutre!!!! du moment que l’argent rentre, c’est le principal

      • Annette dit :

        Et on mesure d’ailleurs les résultat dans certains Ehpad publics où les résident·es tombent comme des mouches, soient parce qu’ils meurent de chagrin ou/et de désespoir de devoir rester enfermés dans leurs chambres depuis plus d’un mois avec interdiction de voir leurs familles, soit parce qu’ils affecté·es par le Coronavirus qui leur a été transmis par des personnels envoyés aux front sans équipement de protection.
        Aucune humanité, aucune bienveillance, juste dépenser le moins de fric possible. C’est la seule feuille de route que reçoivent ces responsables d »Ehpad. ils ne valent pas mieux que ceux de Korian et compagnie.

    • GAILLARD dit :

      Entièrement d’accord, sauf que l’ENA il ne faut pas la réformer, mais carrément la supprimer.

    • Sophie dit :

      Pitié, cessons ce pugilat systématique des élites. La fermeture de l’ENA est déjà synonyme de victoire de la démagogie et de l’extrémisme et de défaite de la pensée.
      Les étudiants de l’EHESP, comme ceux de l’ENA et de toutes les écoles de la haute fonction publique, figurent parmi les meilleurs de France. L’école de la République s’est évertuée à les former du mieux possible, et eux ont répondu présents et se sont investis dès leur plus jeune âge. Ensuite ils ont fait le choix du service public alors que des carrières florissantes et plus aisées les attendaient dans le privé.
      Je ne comprends absolument pas cet acharnement du peuple et des médias français contre les élites du secteur public. Si ce dernier va mal, c’est de la responsabilité des gouvernants et donc des français qui les ont élus, mais certainement pas des hauts-fonctionnaires que les autres pays nous envient, USA en tête.

      • RADIGUET DE BASTAIE dit :

        Malheureusement non, le problème de base de la france est bien la haute foction publique, élitiste, déconnectée du terrain administrant le pays dans tous les domaines et sans avoir de comptes à rendre….

        • Arnoux dit :

          Oui bien d accord avec ces observations je me souviens d un temps )comme la chanson)ou les directeurs f établissement pouvaient être des médecins on y voyait plus clair

      • jmh dit :

        Ce sont les gens comme vous, complètement fermés, refusant de voir la vérité qui saute aux yeux chaque jour qui sont le problème de la France. Non une brillante carrière n’attendait pas ces gens dans les entreprises privées sauf passe droit…c’est une aberration absolue de penser et de dire ce genre de choses. Seuls les gens de terrain doivent avoir le pouvoir car eux savent réagir en fonction de leur vécu et pas en fonction de ce qu’on leur a enseigné. La vie ça se vit, ça ne s’apprend pas dans les livres. Lemaire est ministre de l’économie et ne connait même pas les mécanismes de base… Et le simple fait de s’être autoproclamés élite est une hérésie totale !!

        • Sophie dit :

          Bruno Lemaire est brillant (ENS, ENA). Il est naturel de confier davantage de responsabilités aux personnes qui ont prouvé leur valeur à travers le système méritocratique français. Le mécanisme du concours reste encore le meilleur moyen de sélectionner les plus méritants. Il a contribué et contribue encore à l’excellence à la française (Polytechnique, Saint-Cyr, ENA, Mines etc.).
          Lemaire (comme Macron qui a très rapidement réussi dans le monde de l’entreprise) aurait bien entendu connu une très belle carrière dans le privé qui aurait rapidement repéré son potentiel…
          Cette négation de la pensée et des élites est néfaste et contribue à la relégation du système méritocratique à la française, et à travers lui à son école. De très nombreux étudiants tirent leur motivation de l’existence de ce système.
          Le terrain serait donc la panacée. A quoi bon lire et étudier dans ce cas ? Confions le destin de la France au premier à quitter l’école et à entrer dans le monde du travail. Lui le connaitra le terrain. Quelle démagogie dans vos propos. Comme si faire des études longues empêchait de connaître les réalités de terrain et de s’en soucier…
          Enfin, vous connaissez parfaitement la définition de l’élite en sociologie française, et les directeurs d’hôpitaux comme les 2 personnes citées ci-dessus en font bel et bien partie.

          • Thibaut dit :

            C’est curieux, on exporte des médecins, des entrepreneurs, des polytechniciens mais pas des énarques (pas tout à fait vrai, un était auprès de Maduro au Venezuela et viens de rentrer un peu déconfit). Ne prenez pas vos désirs pour des réalités.

          • VzX dit :

            La preuve de ce que vous dites, je vous laisse méditer :

            Agnès Pannier Runacher est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances. Elle est diplômée d’HEC, Sciences Politiques, ENA, ancienne inspectrice générale des finances, bref, la crème de la crème.

            « De surcroît, le scénario épidémique actuel n’avait pas été imaginé »

            (https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/les-francais-pourront-se-procurer-des-masques-a-partir-du-4-mai-1197759?fbclid=IwAR1fRBM2J3Wt6gI-sj-VkTlEd5RYMxc1yNvL4R3t4EpyHrAJTEJwug_1ogY)

            Erreur fatale :

            « le Plan national de prévention et de lutte pandémie grippale » produit par le SGDN en 2009. Ce document décrit avec une précision clinique tout ce que l’Etat, les infrastructures, les entreprises et la population en France et à l’étranger, doivent faire pour affronter efficacement une pandémie de grande ampleur.
            Parmi les mesures majeures, le plan prévoyait « la constitution de stocks nationaux de produits de santé et de matériels de protection ». En 2011, le directeur général de la santé, Didier Houssin, écrit que, à partir de 2006, « dans le cadre de la préparation à une pandémie grippale, l’Etat a acquis et stocké 1 milliard de masques chirurgicaux et près de 700 millions de masques FFP2 ».
            « Dix ans d’impéritie ont suffi à détruire un système éprouvé pour faire face à un risque largement anticipé. C’est aux morts que nous devrons rendre des comptes et à ceux que la crise aura ruinés »

            (https://www.lopinion.fr/edition/politique/pandemie-pourtant-on-avait-tout-prevu-tribune-jean-francois-daguzan-216246?fbclid=IwAR1dgDaHRQrqC1-csw6NXMhfUEiIecQS95Le9uHQ67L915vQeo49I7vOzv4)

            GAME OVER… Bref…

            Soit elle ment, et prend les français pour des idiots, soit elle est complètement incompétente.

          • Loïc dit :

            Bonjour,
            Effectivement M. Lemaire est certainement brillant, sauf qu’il manque clairement de convictions mais ce n’est pas le seul et là se trouve le problème. Il n’y a qu’à se souvenir de son arrivée au gouvernement peu de temps après avoir été un cheval de courses aux primaires des Républicains (passons les critiques acerbes envers le candidat Macron, la politique a des raisons que la Raison ignore…).
            Ma définition de brillant inclut une capacité de vision à long terme et pas une vision à la petite semaine ou selon les opportunités du quinquennat à venir.
            Un homme brillant porte un projet de société et suscite l’adhésion du plus grand nombre et en l’occurrence du peuple pour lequel il prétend avoir une part dans la destinée. Alors bien sûr dans la Vème République il est toujours possible de se poster derrière les politiques conduites par le chef du gouvernement ou le président de la République…Voilà un autre problème.
            Vision et Conviction sont deux termes qui manquent cruellement mais ce n’est pas seulement un problème français. Il n’y a qu’à voir dans quelle panade nous sommes tous, collectivement, à l’échelle mondiale…
            J’ajoute que je n’ai rien contre les « Elites » (ENA ou autre…) si elles sont au service de leurs convictions, qui servent elles-mêmes l’Intérêt Général (en voilà un gros mot!!).

      • Bertrand dit :

        « Les étudiants de l’EHESP, comme ceux de l’ENA et de toutes les écoles de la haute fonction publique, figurent parmi les meilleurs de France. »

        J’ai énormément ri, tarée.

      • Thibaut dit :

        C’est curieux, on exporte des médecins, des entrepreneurs, des polytechniciens mais pas des énarques (pas tout à fait vrai, un était auprès de Maduro au Venezuela et viens de rentrer un peu déconfit). Ne prenez pas vos désirs pour des réalités.

      • Francois dit :

        Quel ramassis de language préformaté. Je suis stupefait que plus de 20 ans apres l’ecole, vous ressassiez encore tous ces elements de language elitiste: « ecole de la Republique », « les autres pays nous l’envient », « ils auraient pu faire une meilleure carriere dans le prive », tout cela est archi-faux.
        1) « ecole de la Republique »: j’entend cette expression generalement adossee a l’ENA, l’X ou Sciences Po pour justifier de la qualite de leur formation, mais en realite pleins d’ecoles sont des ecoles de la Republique
        2) Les autres pays se moquent bien de nos fonctionnaires, et en particuliers les Etats-Unis, et je suis bien place pour le savoir
        3) Les gens qui vont dans la haute fonction publique y vont pour le « prestige », la securite de l’emploi, la garantie d’un bon salaire et la constitution d’un reseau pour se faire parachuter a un haut poste dans le prive

        Il y a un seul point sur lequel je suis d’accord, c’est la responsabilite du peuple francais qui a cru betement les politiciens qui lui vendaient ce systeme de meritocratie. Il est grand temps d’en finir avec ce systeme de la haute administration.

  2. Alain PRIOU dit :

    Il faut tous les envoyer en apprentissage au moins un an au bas de l échelle

  3. Annie Chemla-Lafay dit :

    Qui est l’auteur de ce texte ? pas un D, c’est clair. Un chef de service médical ? l’opposition entre administratifs et médecins à l’hôpital étant éternel, il serait bon de « qualifier » dans ce conflit permanent celui ou celle qui crituque ainsi.

  4. Xav dit :

    Je rejoins le commentaire précédent, il serait bon d’avoir des sources, de qui vient l’info, d’où ? N’importe qui pourrait écrire tout ça…même si je partage l’avis de l’article.

  5. leduc dit :

    je vais soumettre ce texte a deux amis medecins , une cardio pediatre d un grand CHU et un medecin du travail (qui a terminé dans la douleur sa carriere a l ARS grand est ) pour meclairer sur sa veracité je vous tiens au courant

    • Puigmal dit :

      Au dela de la formation des Directeurs d Hopitaux, il y a un commentaire sur l ENA : arretons de dire que l ENA forme mal, c est faux et si MACRON a decide sa sippression, c est totalement demagogique, pour ceder à
      la vox populi. Comment seront formes les Hauts Fonctionnaires, d ou viendront ils ? Certains vont evoquer le filières ecoles de commerce par exemple. Pour bien connaitre les hautes formations du public et du prive, je pense qu il n y a pas photo, au benefice du public. Mais il est de bon ton de dire actuellement que tout ce qui vient du prive est meilleur: c est ce qu on a applique sans le dire ouvertement, à l hopital ( gestion des stocks à flux tendu par exemple ) et on voit où on en est avec la crise du coronavirus. Tout ce qui est excessif est detestable et restons sensés.

  6. Lautre dit :

    Je sui vraiment contente de lire ce texte qui rejoint mon vécu de praticien hospitaliser et de chef de service. Il n’insiste pas à mon sens sur un point assez crucial des 5-8 dernières années qui est l’inflation exponentielle de ces postes de direction avec des équipes surdimensionnées pour produire des power-points et des tableaux excel dont je peux ici certifier qu’à chaque publication j’ai pu, avec mes collègues, relever systématiquement des erreurs patentes grossières de chiffrage d’activité (non décompte de lits fermés par exemple dans des périodes avec des BMR, de sous-effectifs médicaux pour maternité, maladie, burn-out, entrainant de facto un ralentissement de l’activité chiffrée en nb de cs et en séjours mais dont aucun ratio de fait jamais état (nb de patients/médecin, nb de patients/IDE, etc…) avec comparaison à l’activité des années n-1, n-2 sans correctif des biais parce qu’incompétence sur les statistiques à qui on peut faire dire ce qu’on veut. Avec un certain cynisme, et l’envie de me battre pour ma spécialité, je m’étais rodée dans la production de PPT du même tonneau afin d’obtenir des moyens humains supplémentaires et je peux dire que ces andouilles n’ont jamais été capables de critiquer mes simulations, preuve criante de leur incompétence crasse. Oui, on peut tous les mettre dans un même panier car ces directeurs on les voit défiler, il ne faut pas qu’ils s’habituent, qu’ils établissent des liens humains avec les soignants, sinon ils ne pourront pas mener à bien leur mission de destruction de l’hôpital public et son virage libéral avec vente à la découpe aux sociétés privées de lingerie, de restauration, de ménage, de travaux, de transport, de stérilisation, de pharmacie, de laboratoires, etc… Bientôt la télémédecine par des homologues chinois payés au rabais??? Alors le M. Bertin qui nous dit tout fier que ce sont de bons professionnels, il en était on peut le parier, il se raconte des carabistouilles: ce sont des fossoyeurs et même des sacrés profiteurs car ils touchent des primes sur toute cette paperasse truquée qu’ils produisent, et des grosses primes. Rien pour les médecins, les infirmières… J’apprends que leurs pairs ont fomenté la prime d’attractivité territoriale en excluant des agents de nettoyage… quant à celui qui s’inquiète de faire disparaitre l’ENA, redonnons aux enseignements universitaires des sciences sociales leurs lettres de noblesse pour former des fonctionnaires utiles et honnêtes qui ne soient pas seulement désireux de leur prochain pantouflage!

  7. Sophie dit :

    Article partial et non argumenté qui met de côté l’immense investissement professionnel quotidien de directeurs placés entre le marteau et l’enclume, à savoir les équipes de soins et les ARS.
    Les directeurs d’hôpitaux triés sur le volet parmi les meilleurs étudiants de France font leur possible pour sauver l’hôpital public et ses valeurs face à des élus, soignants, médecins, syndicalistes actuellement mécontents et parfois irresponsables. Le budgets alloué au niveau national (ONDAM) est fortement contraint: l’essentiel des efforts financiers dans le monde de la santé porte sur l’hôpital public, le monde libéral est lui sauvegardé sans que l’on sache vraiment pourquoi.
    Mais il est plus vendeur de faire l’éloge des professionnels soignants en tapant sur les méchants administratifs c’est certain. Ce type d’article rédigé par un professionnel aigri mériterait un droit de réponse.

    • Lautre dit :

      Je vous propose de l’écrire ce droit de réponse, vous êtes bien partie d’ailleurs… Je vous demanderais en conséquence d’y indiquer l’évolution des effectifs des équipes dirigeantes des différents hôpitaux où vous avez exercé depuis 20 ans. Là où on ne comptait que 3 directeurs il y a encore 10 ans on en trouve maintenant une dizaine affectée de sous-directeurs et d’assistants de direction et secrétaires, s’étendant dans des bâtiments souvent pris sur les soins ou construits pour leur aisance. Une fois comptés, donnez-nous une idée du poids budgétaire de ces équipes dirigeantes avec un ratio sur l’ensemble du budget hospitalier. Donnez nous aussi une idée de la part variable de vos salaires liée à l’obtention d’objectifs édictés par le marteau pour écraser l’enclume. En regard, vous nous rappellerez combien de structures hospitalières ont été fermées par le marteau et vous serez bien aimable de nous parlez de la fumisterie que représentent les GHT et leur élaboration, « en collaboration avec les équipes hospitalières soignantes », qui ont permis à cette horde dirigeante de faire allégeance au marteau qui a frappé monnaie pour ses gentils vassaux qui prétendent sauver l’hôpital public… J’en profite pour vous demander de me dire, en pratique, deux ou trois mesures concrètes que vous auriez prises qui seraient susceptibles de sauver l’hôpital public où vous exercez.

      • Sophie dit :

        N’exerçant pas depuis 20 ans, je serai dans l’incapacité de répondre à votre première demande. Si ce n’est que les GHT que vous semblez dénoncer et qui permettent pourtant la rationalisation de l’offre publique hospitalière française contribuent à réduire le nombre de directeurs en fonction en leur attribuant un périmètre plus large.
        Je poursuis en vous précisant que les effectifs administratifs, techniques et logistiques ont été les plus touchés par les restrictions budgétaires. Une raison simple à cela: la population se mobilise beaucoup moins pour sauver ces postes. L’entourage des directions a donc fondu ces 20 dernières années, et ce également dans une recherche d’exemplarité.
        Très peu d’investissements hospitaliers ces dernières années. Ceux-ci devant passer devant les yeux du Directoire où les médecins sont majoritaires, vous pouvez être assuré que les réfections de bâtiments administratifs ont été bien rares.
        La part variable du salaire augmente avec l’âge. De 0% en début de carrière à peut-être 40% en fin de carrière. Les grilles indiciaires sont publiques. Les rémunérations des directeurs sont similaires et souvent inférieures à celles des médecins.
        Les seules structures hospitalières fermées ne se justifiaient pas ou plus (enjeu de sécurité des soins et rationalisation de l’offre hospitalière en contexte financier fortement contrant).
        Redressement de 2 millions d’euros du résultat de mon établissement ces 3 dernières années, en responsabilisant les médecins chef de pôle, en trouvant des solutions pour les professionnels en arrêt longue durée, en réduisant l’absentéisme, en réorganisant les fonctions logistiques, en établissant des partenariats sur la filière médico-technique, en mutualisant les achats, en réorganisant l’offre de soins dans le cadre du virage ambulatoire qui améliore la qualité des soins, le bien-être du patient et qui permet de réaliser des économies.

        • Philipe dit :

          « Les directeurs d’hôpitaux triés sur le volet parmi les meilleurs étudiants de France font leur possible pour sauver l’hôpital public et ses valeurs face à des élus, soignants, médecins, syndicalistes actuellement mécontents et parfois irresponsables. »

          Encore non, tu es juste une frustrée qui ne supporte pas qu’on lui mette la vérité sous le nez.

          • Laurent dit :

            Les directeurs d’hôpitaux font n’importe quoi, ils sont uniquement dans une logique comptable ou le soin n’ existe que sous la forme de marchandise. L’hôpital n’ est pas là pour faire du fric ! Il est là pour soigner uniquement ! Un directeur de GHT touche 62700€ de prime alors que les soignants n’ ont pas été augmenté depuis 10 ans ! Stop à la financiarisation de la santé ! On veut des soignants à la direction des hôpitaux pas des directeurs de carrefour. La suite du Covid va être une étape difficile pour ces directeurs qui n’ ont fait que détruire l’ hôpital, nous les soignants on leur promet des jours difficile très difficile!

    • J dit :

      c’est pas parce qu’on t’a répété que t’étais l’élite que tu es l’élite.
      Mon propre frère est directeur d’hosto et issu de SPo, je connais pas mal de ses copains et je vois tout à fait le profil. Vous évoluez dans des bulles de prophécies auto-réalisatrices qu’on vous sert du matin au soir, mais la vérité est que vous ne connaissez que ce qu’on vous rabâche comme étant le meilleur, et qui n’est en réalité qu’une boursoufflure bourgeoise de ce qu’on appelle culture, et par ailleurs, savoir. Vous êtes les pions des oligarques, et voilà bien la réalité, c’est une élite du confort, du pantoufflage, qui se met des salaires doubles de ceux d’un chef de service avec des études 2 fois plus courtes, et zéro expérience du terrain. Des gens qui se prétendent serviteurs de leur pays alors qu’ils ne font que rester sur un rail où les a propulsé la chance, et non un mérite quelconque. La sélection a lieu bien en amont, au portefeuille, à l’ingénierie sociale -comprenez : la lèche. Le saut de puce entre postes de plus en plus élevés en responsabilités n’a pour but que l’argent et une sortie éventuelle vers le privé où se font les fortunes. Y a qu’à voir la PDG actuelle de Korian, c’est le prototype. Ces EHPAD dont les morts du COVID ont été effacés des chiffres de la santé publique sur gouv.fr, par les mêmes qui prendront un jour le relais de Mlle Boissard, tiens, elle porte le même prénom que vous.
      Alors, on s’emmerde au taf ? MDR

  8. RAYNAL dit :

    Sans compter que s’il y a un problème il est réglé par exfiltration-promotion ( genre CHRU de Bordeaux-CHRU de Lyon, ou CHRU de Poitiers-CHRU de Montpellier) ; mais pas 2 fois , après c’est « cimetière des éléphants » ( placard où il n’y a rien à faire , mais très bien payé)

  9. Hélène dit :

    Bonjour, Je suis infirmière.
    Je ne connais rien à la gestion d’un Centre Hospitalier.
    Ce que je sais c’est que lors de ma formation, j’ai passé ma 1ère année d’études à suivre les aides soignantes, apprendre leur métier, comprendre leur rôle ….. En effet, l’aide soignante travaille en binôme avec l’infirmière, sous sa responsabilité .
    Quoi de plus normal que de connaître le travail de personnes qui sont sous notre responsabilité afin de travailler ensemble dans de bonnes conditions basées sur le respect et la connaissance du travail de l’autre.
    Je ne comprends ainsi pas que des Directeurs Hospitaliers puissent prendre des décisions …. sans connaître le quotidien du personnel hospitalier. Comment gérer des services de soins en se référant à des chiffres, à un budget de fonctionnement et non en se basant sur une expérience, des échanges …. qui relatent une réalité, des besoins…..
    Hélène

  10. Un chef de service PH dit :

    Arrêtons le dogmatisme d’opposer privé public arrêtons de jeter l’argent par les fenêtres et enfin gérons mieux
    Il y a trop d’administratifs la quantité ne rime pas toujours avec qualité efficacité
    Les allemands font mieux que les français avec les mêmes budgets mais il y a plus de transversalité tout le monde se retrousse les manches et personnes ne cherchent à tirer la couverture à soi
    L’hôpital public est rempli de médecins politiciens comme on a pu le voir sur nos antennes de professeurs que l’on voit plus dans les médias que sur le terrain
    Ils parlent bcp pendant que leurs collègues privés ou publics se battent
    Il en va de même pour les paramédicaux infirmières libérales
    Il faut surtout se débarrasser des opportunistes administratifs et médicaux
    Et ça ira bcp mieux
    La médecine a besoin de philanthropes et non de politiciens avides de petits pouvoirs et de fric

  11. François dit :

    Bonjour,
    En tant que Chef de Service et ancien président de CME ( commission médicale d’établissement, seul endroit où les médecins peuvent essayer de s’exprimer, même si leur parole ne reste qu’une parole), je ne peux qu’être d’accord avec ce qui est écrit.
    Bien sûr, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Un ancien directeur avec lequel nous avons pu beaucoup travailler m’a un jour expliqué que le problème de Rennes était, outre ce qu’explique l’auteur, lié au fait que très souvent l’école de santé , avec la pénitencière, est un choix par défaut en cas d’échec à des concours plus prestigieux …
    Le vrai drame de l’histoire est que les médecins n’ont à peu près plus aucun pouvoir de décision face au diktat administratif, aux directives de l’ARS souvent en retard d’une guerre ou se trompant de cible, mais jamais en manque de statistiques.
    Je pense qu’on ne peut plus diriger un hôpital sans formation spécifique, mais l’accès à l’école de Rennes devrait être réservé aux soignants au sens large du terme, quelle que soit leur profession, ayant déjà une expérience du soin, et non à de jeunes carriéristes ego centrés dépourvu d’empathie et soumis servilement au dieu excel, prêts à n’importe quoi du moment que c’est bénéfique pour leur carrière.

  12. José Da Cunha dit :

    Bonjour
    Moi même ancien DH de la promotion 1978, je suis globalement d’accord avec cette analyse mais elle mérite d »être nuancée.
    Je peux assurer que l’état d’esprit des DH des années 80 , excepté bien sûr celui de la proportion classique d’arrivistes aux dents longues, était différent . L’idée de service public au service de la population locale et le développement de l’hôpital en liaison forte avec les élu(e)s était largement partagée par les DH. Les idées issues du programme du CNR Les Jours Heureux imprégnaient encore la façon de penser et de gérer.
    L’ENSP devenue EHESP a subi de plein fouet la vague néo libérale tatchéro reagannienne de la fin des années 80 et a mis en oeuvre toutes les notions délétères d’hôpital entreprise et tous les outils issus du new management qui a abouti à la T2A , au lean management etc..
    Les DH à partir des années 95 et suivantes ont été imprégnées de cette nouvelle idéologie dont l’application zélée conditionne les possibilités de promotion .
    Tout à fait d’accord pour réformer l’EHESP , cela sera préférable à ce qui se profile depuis quelques années et d’autant plus avec la présidence Macron : confier la gestion des hôpitaux à des managers issues d’HEC ,Essec etc…

  13. Daniel LANNOY dit :

    Bonjour GUILLAUME,

    J’ai peut-être connu tes parents.. Ont-ils commencé leur carrière à CALAIS ???

    Si oui, j’aimerai retrouver leurs traces.

  14. Fabien dit :

    Quelle que soit les capacités initiales des étudiants, ceux qui choisissent Sciences Po puis l’ENA ou l’EHESP ont une idéologie consciente ou pas, qui est fondamentalement issue du néolibéralisme. Les rebelles qui y entreraient sortiraient par la petite porte, pour non-conformité.
    Cette monoculture intellectuelle est très bien décrite par un ouvrage très récent……….. »L’étrange défaite » écrit par Marc Bloc pendant l’occupation. Il décrit l’armée française pendant la drôle de guerre (sept 39-10 mai 40) puis pendant l’invasion (10 mai 40-fin juin 40). Les généraux et les politiques étaient englués dans un marécage administratif et essayaient, sans succès, de faire rentrer une rupture totale dans leurs schémas pré-établis.
    Avoir une élite formée, formatée, avec un mode de pensée unique rend impossible l’improvisation devant des faits inédits, imprévisibles. Voir l’irruption du Covid-19 et l’hébétude de nos dirigeants…

    • Mehdi dit :

      N’importe quoi. Je suis issu de ces écoles et la diversité des opinions et des positionnements politiques y est remarquable, englobant l’ensemble du spectre politique. Ne confondez pas le rendu écrit ou oral lors des épreuves et les convictions profondes de ces étudiants.
      Encore un pugilat des élites administratives clouées au pilori par une population qui ignore tout de leurs actions et de leur utilité sociale. Même le président s’y met en décidant de supprimer l’ENA. Il est bien plus facile de chercher des boucs émissaires impopulaires que de se regarder le nombril. 35h, opposition systématique à toute réforme, taux de chômage structurel massif, retraite immuable avec une espérance de vie considérablement allongée, dépenses de santé quasiment entièrement socialisées, le français devrait chercher la poutre dans son œil avant de s’attarder sur la paille dans l’œil des élites.

      • Francois dit :

        Absolument pas. Etant aussi issu de ces ecoles, j’en comprend maintenant le mecanisme qui consiste a faire croire a une diversite d’opinions politiques en organisant un clivage sur quelques details, quand en realite tout le monde suit le meme formattage. J’argumente en quelques points sur les croyances profondement ancrees dans le systeme de l’elite francaise:
        1) On y croit que tout projet se regle par des maths, des stats et du raisonnement (temoignage d’ecoles d’inge), alors qu’en general l’humain, le rapport de force et la diversite d’opinions sont bien plus importants
        2) On y croit que l’elite a toujours raison, et que le peuple a besoin d’une elite car il n’est pas suffisamment intelligent pour comprendre la complexite du monde, comme si l’elite la comprenait. C’est tellement criant dans vos propos « par une population qui ignore tout de leurs actions et de leur utilité sociale ». J’aimerais bien vous voir argumenter sur cette pretendue utilite sociale.
        3) Dans mes etudes j’ai entendu des combats acharnes autour du petrole, des ENR, du nucleaire, mais je n’ai jamais entendu de discussions serieuses sur l’euro, sur le marche commun, sur l’harmonisation a des normes europeenes, sur la mondialisation. Les arguments revenaient toujours a « il faut etre grands pour resister a la Chine » ou du « de toutes facons il faut leur laisser produire les produits low-tech pour se focaliser sur nos atouts », que des arguments hors-sol quand on essaie de s’y pencher plus en pratique.

  15. Fabienne 27 dit :

    Bonjour,

    je travaille dans un hôpital de province et je ne peux malheureusement pas dire qu’il dit que des mensonges… Il y a malheureusement un grande part de vrai: je suis administrative et je produis des tableaux excel avec des données statistiques et financières destinées aux directions.
    Il faut savoir qu’une proportion d’intermédiaires et subalternes (je suis catégorie B Contractuelle) souffrent et gagnent très peu malgré les responsabilités qu’on vous fait porter. Un salaire de 1390€ avec un titre de « Responsable…….. » Le management d’équipe est inexistant et si vous exposez votre point de vue, vous êtes réprimés au moment des notations (j’en ai fait les frais).
    Il y a un réel problème dans ces structures publiques hospitalières et la réforme est nécessaire. Les soignants ont raison de pointer du doigt des fonctions presque « royales » où le seule mérite a été de réussir le concours d’une école dont « le haut niveau » est à démontrer… Les directeurs et attachés avec qui j’ai été amenée à collaborer vous demandent des compétences techniques (financières et juridiques) qu’ils n’ont absolument pas et récupèrent votre travail constamment pour le présenter…. Et j’en passe… Un salaire qui a progressé de 40€ depuis 5 ans avec aucun avantage et aucune perspective d’évolutions à part promouvoir des Directeurs Hospitaliers. Je suis écœurée de ce fonctionnement… J’ai besoin de manger alors je patiente et recherche du travail ailleurs avec mes 15 ans d’expériences dans différents domaines et mes deux licences validées (une de droit public et l’autre de gestion).

  16. Lucien Labrue dit :

    Merci pour ce témoignage
    Je viens d’assister de l’intérieur à la destruction du service hospitalier de psychiatrie du secteur d’Asnières-Sur-Seine (Hôpital Roger Prévot, Moisselles), avec la même incompétence que ce qui est décrit dans cet article.
    Après avoir dénoncé des enfermements abusifs de patients (23h/24, 7j/7) au prétexte des gestes barrière, le chef de pôle et son équipe se sont vus harcelés, et ont vu tomber sur eux une enquête administrative hallucinante d’imprécisions, de raccourcis, d’omissions (exactement comme les powerpoints et autres tableurs décrits dans l’article et ses commentaires). Aucun souci pour la vérité, l’objectif était autre. Cette enquête a abouti à la suspension de la cadre sup, la destitution du chef de pôle, la démission de tous les médecins, de la moitié de l’équipe… Et des patients livrés à eux même.

    Après la crise du covid, la crise du sous-effectif, cet acharnement hallucinant cadre tout à fait avec ce que vous décrivez. Des directeurs incompétents, assoiffés de reconnaissance et de carrière, qui seront partis détruire ailleurs le jour où il faudra assumer juridiquement les conséquences de leurs actes.
    Et la directrice se voit décorée de la légion d’honneur en plus probablement suggérée par d’autres directeurs avec qui ils échangent leurs médailles. C’est écœurant.
    Un très bon article détaille ce drame dans mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/280921/asnieres-sur-seine-un-service-de-psychiatrie-detruit-pour-avoir-defendu-les-droits-des-patients

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